Cécile Duflot veut "faire évoluer en profondeur l'hébergement d'urgence"

Publié le 24 Novembre 2013

PARIS, 21 nov 2013 (AFP)

- Favoriser toute l'année un accès plus rapide au
logement, ouvrir des places d'hébergement indépendamment de la saison,
diminuer le recours aux nuitées hôtelières: la ministre du Logement Cécile
Duflot a affirmé jeudi sa volonté de "faire évoluer en profondeur"
l'hébergement d'urgence pour SDF.
Au cours d'une conférence de presse, la ministre a réaffirmé sa volonté de
mettre fin à la gestion saisonnière du dispositif d'hébergement d'urgence, un
des objectifs du plan pluriannuel contre la pauvreté et pour l'inclusion
sociale, lancé en janvier.
Ainsi, "l'ouverture de capacités exceptionnelles de mise à l'abri" ne sera
plus liée à la seule chute des températures, a-t-elle souligné, évoquant "un
changement majeur" de la politique d'hébergement.
Même si les conditions climatiques restent un critère, la mobilisation de
places se fera "en fonction des besoins et des situations exceptionnelles",
qui pourront être "les conditions socio-économiques des personnes les plus
démunies", des "migrations consécutives aux crises internationales", ou encore
"d'éventuels sinistres ou défaillances des opérateurs", comme ce fut le cas à
Clermont-Ferrand où plus de 300 familles se sont retrouvées à la rue quand
l'association qui les hébergeait à connu des problèmes financiers.
Les places mobilisées "devront également prendre en compte la diversité des
publics à accueillir" (familles avec enfants, femmes seules, grands exclus,
migrants isolés, etc.), a-t-elle ajouté.
La demande d'hébergement d'urgence est malheureusement en forte hausse, a
souligné Cécile Duflot, mais elle a rappelé que "pour la première fois le
budget de l'hébergement d'urgence n'était pas sous doté".
A ce jour, 15.800 places sont "mobilisables" en France, dont près de 4.700
en Ile-de-France, et pourront être utilisées tout au long de l'année, a
précisé la ministre.
L'objectif est de tout faire pour éviter la mobilisation en urgence de
structures non adaptées, comme les gymnases, a-t-on précisé dans son
entourage.
La ministre a par ailleurs adressé une demande spécifique aux préfets:
"diminuer nettement les nuitées hôtelières", qui sont "très coûteuses" et ne
sont "pas une solution".
Dans les territoires où il n'y a pas de tension forte de la demande de
logements, elle préconise de recourir aux logements vacants, notamment dans le
parc social, par le biais de conventions avec les bailleurs, ou dans le parc
privé, via des dispositifs comme l'intermédiation locative, où des
associations servent d'intermédiaires entre le propriétaire et le locataire.
Plus largement, elle a insisté sur la nécessité d'actionner toute l'année
les leviers permettant l'accès au logement, et pas seulement à la sortie de
l'hiver, quand les personnes hébergées doivent quitter les centres d'urgence.
En un an, de septembre 2012 à septembre 2013, la demande d'hébergement
d'urgence a augmenté de 31%, a annoncé de son côté la Fédération nationale des
associations de réinsertion sociale (Fnars).
Selon le baromètre du 115, qui rassemble les données de 38 départements
(dont pour la première fois, celles du Samu social de Paris), "les écoutants
du 115 n'ont répondu positivement qu'à 22% des demandes d'hébergement en
septembre 2013 sur les 37 départements, et à 39 % à Paris", précise la Fnars.
"L'absence de places disponibles "explique 83 % des demandes qui n'ont pas
donné lieu à un hébergement sur les 37 départements", ajoute la Fnars.

Rédigé par collectif 76 des salaries du social et médicosoci

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