Droit de réponse à France 3 Normandie
Publié le 23 Août 2012
Collectif 76 des salariés du social et médico-social
22 rue Dumont D'urville
76000 Rouen
A Rouen,
Le jeudi 23 aout 2012
Objet : Droit de réponse des travailleurs sociaux du Collectif 76 à France 3
Normandie.
Nous vous transmettons ce droit de réponse car nous avons relevé plusieurs inexactitudes dans le reportage que vous avez diffusé mercredi 22 août aux informations régionales.
Ces inexactitudes nous semblent dommageables pour la suite de notre
mouvement, d'une part en prévision de notre demande d'ouverture de négociation avec le Conseil Général et la DDCS, et d'autre part pour l'avenir des 12 familles hébergées à la Maladrerie, au 52 rue Bouquet à Rouen.
Le mercredi 22 août, une équipe de France 3 Normandie est venue à la
Maladrerie afin de faire un reportage. Cette équipe nous a ensuite rejoint au
tribunal l'après-midi, à l'occasion de l'audience où étaient assignés les occupants du lieu.
La réalisation du reportage s'est passée dans une ambiance détendue,
bienveillante à notre égard. Nous avons été invités à nous exprimer sur le contexte social et politique dans lequel s'inscrit notre action, les baisses de financement dans le secteur social, avec son corollaire de manque de moyens et de licenciements.
Nous avons pu évoquer notre souffrance au travail, confrontés à la détresse des familles à la rue, notre impossibilité à remplir les missions de service public qui nous sont confiées, à savoir, être en capacité de proposer à minima une solution d'hébergement aux personnes faisant le 115.
Il a été dit à deux reprises dans ce reportage que cette occupation était le fait de militants d'« extrême-gauche », alors que nous sommes des travailleurs sociaux issus d'un collectif sans étiquette politique.
A aucun moment, nous ne nous sommes présentés comme des militants d'extrême-gauche, mais bien comme des travailleurs sociaux regroupés autour d'un Collectif.
Nos soutiens se sont, quant à eux, exprimés en tant que représentants
d'organisations militantes, syndicales et politiques, sans cacher leur appartenance.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, le Collectif 76 des salariés du social et médico-social existe depuis 2002. Il regroupe des salariés issus du privé et du public, syndiqués ou non, avec ou sans étiquette politique, réunis autour d'un texte fédérateur.
Tous ces éléments sont consultables sur notre blog.
Au sein de ce collectif, des tendances politiques très diverses existent : ceci est notre identité, et nous y tenons.
C'est donc en tant que travailleurs sociaux que nous occupons depuis soixante dix jours cet ancien foyer d'hébergement, et nous sommes soutenus par différentes organisations dont Sud Santé-Sociaux,le DAL,le NPA, RESF, Sud ct76, Solidaires, la cfdt-onm, cgt-apave, le GPS, « jeudi noir »le CDLF, la LDH Rouen Les Indignés de Rouen, La FA, l'AL, la Fase, le parti de Gauche, la Fase, CNT76.
Quels mécanismes sous-tendent cette désinformation ?
Est-ce être « d'extrême gauche » que d'émettre des doutes sur la politique
de la nouvelle majorité ?
Est-ce que l'on taxe « de militants d'extrême gauche » des ouvriers qui
occupent leur usine et qui défendent leur outil de travail ?
Nous présenter comme tels, c'est nous présenter auprès de nos pairs, de nos
collègues travailleurs sociaux comme un « groupement radical », et de ce fait, ils risquent de ne pas se reconnaître, voire de se détourner, alors que notre action est légitime, et non minoritaire au niveau national.
Nous souhaiterions que ce droit de réponse soit diffusé dans votre édition,
ou que vous nous accordiez une interview pour que nous puissions, en tant que Collectif 76, nous présenter tels que nous sommes.
Dans l'attente d'une réponse, veuillez recevoir l'expression de notre
considération.
Les travailleurs sociaux du Collectif 76 occupant la MALADRERIE